Episode 2 - Zak (1ée partie)
Au nom de Dieu, le clément, le miséricordieux. Nous sommes à Dieu et à luis nous retournons.
Ce que Zakaria s’apprête à faire, ni ses parents, ni son entourage, et encore moins les présents dans ce pub huppé, ne s’y attendaient.
Il a eu une vie simple.
Il n’y avait pas de viande au menu tous les jours, mais il était convaincu que c’était parce qu’ils n’avaient pas de frigo à la maison. Son père avait dit qu’il s’en débarrassait parce qu’il ne marchait plus. C’était plutôt parce qu’il n’arrivait plus à le remplir depuis qu’il avait perdu son job à l’usine.
Son cartable à roulettes, il ne l’avait jamais eu. Son père disait que c’était pour les fainéants, qu’il était un jeune homme vigoureux, et que s’il n’avait pas la force de supporter trois petits livres sur son dos, il n’arriverait à rien dans sa vie.
Il ne s’était jamais intéressé aux filles. Ils les trouvaient futiles et superficielles. Il estimait aussi qu’elles n’avaient aucune utilité avant le mariage !
Il ne fera pas d’études supérieures non plus. Pas besoin de parler 3 langues ou de savoir résoudre des équations de second degré pour travailler à l’abattoir !
C’est un job qu’il aimait bien. Il se levait avec l’appel du muezzin pour la prière du matin, marchait une petite heure avant d’arriver au boulot, et rentrait chez lui juste à temps pour que sa mère puisse préparer les quelques déchets de viande qu’il avait récupéré pour le repas.
Après la sieste, il jouait au foot avec les jeunes du quartier, avant d’aller squatter une petite impasse pour fumer des joints avec eux.
Il n’aimait pas vraiment l’effet, mais pour des jeunes aussi pauvres et désœuvrés, il n’y avait aucune autre activité pour tuer le temps … ça et la télé du café du quartier, mais il fallait consommer pour y avoir droit. De toute façon, les séries mexicaines doublées en arabe, ce n’était pas son truc !
Quand il fumait avec ses potes, il oubliait le temps, rêvait avec eux à ce que devait être la vie à l’étranger. Mais même s’il avait eu l’argent pour acheter sa place sur une des ces Patéras, il n’aurait pas pu laisser parents derrière lui.
Ils ne pourraient pas survivre sans lui, puis surtout, il ne supporterait pas d’en être séparé.
C’est pourtant cet amour pour ses parents qui le perdra.
Voir son père humilié par ce fils de chienne d’Ali – l’épicier du coin qui s’en prenait à son père parce qu’il ne l’avait toujours pas remboursé depuis trois mois qu’il approvisionnait toute la famille à crédit – l’avait mis dans un état second.
Il ne s’en réveillera qu’en sentant le sang chaud jaillir du ventre d’Ali. Il ne pouvait que le sentir : si la poignée de son canif ne résistait pas, il aurait enfoncé sa main jusqu’à sentir ses entrailles.
Il n’avait que 19ans, et on entendait déjà résonner le tic-tac qui précède l’explosion.
Ce que Zakaria s’apprête à faire, ni ses parents, ni son entourage, et encore moins les présents dans ce pub huppé, ne s’y attendaient.
Il a eu une vie simple.
Il n’y avait pas de viande au menu tous les jours, mais il était convaincu que c’était parce qu’ils n’avaient pas de frigo à la maison. Son père avait dit qu’il s’en débarrassait parce qu’il ne marchait plus. C’était plutôt parce qu’il n’arrivait plus à le remplir depuis qu’il avait perdu son job à l’usine.
Son cartable à roulettes, il ne l’avait jamais eu. Son père disait que c’était pour les fainéants, qu’il était un jeune homme vigoureux, et que s’il n’avait pas la force de supporter trois petits livres sur son dos, il n’arriverait à rien dans sa vie.
Il ne s’était jamais intéressé aux filles. Ils les trouvaient futiles et superficielles. Il estimait aussi qu’elles n’avaient aucune utilité avant le mariage !
Il ne fera pas d’études supérieures non plus. Pas besoin de parler 3 langues ou de savoir résoudre des équations de second degré pour travailler à l’abattoir !
C’est un job qu’il aimait bien. Il se levait avec l’appel du muezzin pour la prière du matin, marchait une petite heure avant d’arriver au boulot, et rentrait chez lui juste à temps pour que sa mère puisse préparer les quelques déchets de viande qu’il avait récupéré pour le repas.
Après la sieste, il jouait au foot avec les jeunes du quartier, avant d’aller squatter une petite impasse pour fumer des joints avec eux.
Il n’aimait pas vraiment l’effet, mais pour des jeunes aussi pauvres et désœuvrés, il n’y avait aucune autre activité pour tuer le temps … ça et la télé du café du quartier, mais il fallait consommer pour y avoir droit. De toute façon, les séries mexicaines doublées en arabe, ce n’était pas son truc !
Quand il fumait avec ses potes, il oubliait le temps, rêvait avec eux à ce que devait être la vie à l’étranger. Mais même s’il avait eu l’argent pour acheter sa place sur une des ces Patéras, il n’aurait pas pu laisser parents derrière lui.
Ils ne pourraient pas survivre sans lui, puis surtout, il ne supporterait pas d’en être séparé.
C’est pourtant cet amour pour ses parents qui le perdra.
Voir son père humilié par ce fils de chienne d’Ali – l’épicier du coin qui s’en prenait à son père parce qu’il ne l’avait toujours pas remboursé depuis trois mois qu’il approvisionnait toute la famille à crédit – l’avait mis dans un état second.
Il ne s’en réveillera qu’en sentant le sang chaud jaillir du ventre d’Ali. Il ne pouvait que le sentir : si la poignée de son canif ne résistait pas, il aurait enfoncé sa main jusqu’à sentir ses entrailles.
Il n’avait que 19ans, et on entendait déjà résonner le tic-tac qui précède l’explosion.
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