Des marocains comme les autres ... Episode 2 (Zak - 2éme partie)
8ans après, Zak a bien changé.
Sa mère l’avais senti petit à petit au cours de ses visites hebdomadaires. Son père, lui, est mort de chagrin quelques mois après. C’est peut être mieux ainsi. Il n’aura pas à vivre ce qui suit.
Même si sa mère sentait ces changements, elle ne disait rien. Elle était même plutôt contente que son fils reprenne le droit chemin.
Depuis son entrée en prison, il faisait sa prière, il parlait souvent du jugement dernier et de la crainte qu’il en avait. Dieu et la punition qui l’attendait dans l’au-delà devenait une obsession chez lui.
Même le jour ou il ordonna à sa mère de se voiler la tête et le visage pour sortir, elle ne trouva pas ça alarmant … après tout, elle avait été éduquée comme, ce n’était donc qu’un retour aux traditions.
La transformation de Zak pourrait sembler stéréotypée voire caricaturée.
Mais le fait est qu’il avait le profil même de l’inculte, simple d’esprit et de condition, à l’âme fragile et malléable. Une cible de choix pour ces chasseurs de tête postés dans les mosquées, les prisons, les universités et de plus en plus dans les écoles supérieures.
Des vendeurs de paradis à la recherche d’âmes perdues pour les enrôler dans ces armées de la haine et de la terreur.
Et ils osent appeler ça : Djihad …
Un Djihad pourtant différent de celui décrit dans le coran ou dans les paroles et la vie du prophète et son entourage.
A l’époque, il s’agissait plus d’un Djihad qui se réalisait d’abord par un travail bien accompli, par une famille et une maison bien entretenues, une conjointe choyée … même le sourire adressé au mendiant auquel on a rien à donner était Djihad !.
On est donc bien loin de la conception qu'il s’en était fait pendant son séjour en prison.
Il ne voyait qu’un moyen de rembourser sa dette envers Dieu : sacrifier sa vie en échange de celle qu’il a supprimé !
Il était convaincu que les mécréants doivent payer de leurs vies la déchéance que connait l’Islam.
Toutes ces trainées qui s’abreuvent de ce que leur offrent ces porcs dans ces lieux de débauche iront bruler dans les profondeurs de l’enfer.
Haine, colère, révolte, dégout, … des mots trop faibles pour décrire ses sentiments envers ces personnes.
Il doit exterminer cette vermine, les expédier en enfer, purifier la terre de cette pourriture, délivrer les croyants de leur mauvaise influence, leur montrer qu’ils ne sont pas un modèle à suivre. La peur doit reprendre le dessus, envelopper leur cœurs. Il n’y a que de cette manière qu’ils s’en sortiront. C’est ce que sa mère lui avait souvent répété : Li khaf Nja ! (les plus peureux, sont les plus prudents et donc ceux qui s’en sortent !).
Sa mission ? Les tuer, les exploser, les pulvériser, disperser chacune de leurs molécules viciées et leurs âmes impures dans l’espace … et lui avec.
La société n’en prendrait pas tout de suite conscience, mais elle serait sauvée grâce à lui.
La reconnaissance lui importait peu, seul sa rédemption comptait, et c’était le seul moyen de la mériter.
Il s’approchait de son paradis à chaque pas qu’il faisait en direction de Soso.
Son dernier souffle sera celui-là même qui propulsera son dernier Allah Akbar.
En pressant ce bouton qui déclenchait l’explosion, il avait un dernier doute : et s’il faisait tout ça pour rien ? Et si Dieu n’existait pas ? Et s’il existe effectivement, que doit-Il penser de ce que je suis sur le point de faire ?
Trop tard. Les réponses l’attendent de l’autre côté ...
On ne saura jamais s’il en a été satisfait, tout comme on ne saura jamais ce qu’il serait devenu s’il n’avait pas tué Ali ce jour là ; si en prison, il n’était pas tombé sur ces « envoyés de Dieu » qui l’avaient ramené sur le droit chemin de l’Islam - comme ils disaient - ; s’il n’avait pas explosé au milieu d’un pub huppé, provoquant la mort d’une trentaine de personnes …
Ce qu’on sait en revanche, c’est que ce jour là, Jamal aurait espéré avoir un autre métier que celui de policier …
2 Comments:
Jamal policier, et miloudi jadarmi !
bientôt sur vos écrans ;)
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